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Bonnie Baxter

PRESENT | PAST | FUTURE
CURATOR - JONATHAN DEMERS

JANE'S JOURNEY (2008)
THE TRAGIC AND PREMATURE DEATH OF JANE (2016)
RATKIND (2018)

VIRTUAL TOUR with Jonathan Demers

PHOTO CREDITS - LUCIEN LISABELLE


(JD. an excerpt from the exhibition text) L’été dernier, nous avions réussi à mettre en place le contexte nécessaire à la réalisation d’une murale conçue par Bonnie Baxter et qui devait être produite sur la place publique de Saint-Jérôme, à deux pas du nouveau Théâtre Gilles Vigneault. À 24h du début de sa réalisation et après avoir présenté moi-même la maquette aux autorités locales, fortes étonnées et à la fin fortes enthousiastes de soutenir la réalisation de ce projet, j’ai reçu un coup de téléphone m’informant que ladite murale ne pourrait être réalisée.



Nous ouvrons le parcours de l'exposition par un fragment de cette murale destinée à la place publique, qui trouve sa place comme une brèche dans le mur de la galerie et qui nous mènera un peu plus tard ailleurs dans la ville. Faite à la bombe aérosol comme le veut la tradition du graffiti, on y voit ce personnage circonscrit par une arche, la même architecture que l’on retrouve plantée dans le parc Labelle et qui encadre semblablement la statue du curé du même nom. Reprenant la mimique de la statue qui pointe vers le nord, figurant une attitude plus près de la résistance et arborant le masque manifestant la désobéissance civile, le personnage au dos arqué pointe plutôt vers une route opposée. Il contre-indique ce que la statue propose depuis près de 100 ans (Alfred Laliberté, 1924), statufiée,
téléromantisée, comme le chemin à prendre pour arriver à la vie bonne pour les mortels. On pourrait taxer le personnage de vouloir jouer les trouble-fêtes, mais il pourrait aussi être là pour s’en prendre à l’autorité (qu’elle soit religieuse ou politique), ainsi qu’à l’intérêt personnel qui désincarne coup après coup le bien commun. Du même souffle, il pourrait être en train de nous dire… get the fuck out of here...



Le récit de Jane a déjà été – Jane’s Journey, 2008 – tout comme celui de sa mort – The Tragic and Premature Death of Jane, 2016 – et leur restitution m’est dorénavant difficile à faire. Parce que, à ces deux histoires, s’ajoute la tierce part de la trilogie à partir de laquelle, ni le voyage de Jane, ni sa mort prématurée, ne peuvent être les mêmes. Alors qu’aujourd’hui apparait la suite de la vie de Jane – RatKind, 2018 –, il faut, inévitablement, réécrire ce qui s’est passé.





Le texte de Chintamani (écrit en 2016 et appartenant à la série de la mort de Jane) qui commence, ou presque, l’exposition relève de ce temps retrouvé où la prémonition témoigne, aujourd'hui, de la lettre d’intention.




Comme le nomme Chintamani dans cette lettre, Jane n’est qu’une image et ce voyage, dont la fin abrupte est marquée par sa mort, ne pourra jamais véritablement trouver sa fin. Parce que cette image de Jane, construite par Bonnie Baxter, est celle d’un archétype qui arbore la perruque blonde presque à la manière de notre personnage du début, qui lui, met sa tête de rat. Il faut, dans le cas du voyage de Jane comme dans celui de la résistance, agir par désobéissance. Refuser – d’une part l’état actuel d’un monde motivé, souvent sans le savoir, par la peur – et de l’autre, désobéir à la mort qui nous prend en filature, y résistant par l’icône, par l’image.





De l’archétype de la blonde, Bonnie Baxter fait apparaitre à la fin du récit de Jane, au moment d’y donner la mort tragique, la figure du rat qu’elle présente comme son inconscient. Une forme de réincarnation qui revêt, à l’opposé de la séduisante Jane, la figure du rat pour qui les sentiments généraux soulèvent plutôt l’aversion et la peur. Le choix de cette figure est juste, et l’expérience de la murale confirme sa force.





RatKind (la dernière production de l'artiste) apparait dans un local loué occupé jusqu’à tout récemment par un courtier d’assurance. C’est là que nous avons installé la troisième partie de l’exposition, son troisième chapitre. Entre le Musée et le 330 de la rue Saint-Georges, vous aurez longé le parc Labelle et aurez remarqué dans un paysage d’hiver la statue, les arches, etc. Dans la foulée de cette marche, vous pourrez prendre connaissance de cette information : en urbanisme, on calcule le nombre de rats vivants dans une ville en équivalence à ses habitants. 1:1, comme si nous avions tous et toutes notre rat de qui nous sommes l’image, ou à l’inverse, qui nous représente au sein de sa communauté.






On trouve dans cette nouvelle série d’images une communauté qui a retrouvé, dans un paysage singulier, un espace commun à partager. Est-il nécessaire de savoir que ce jardin est celui de l’artiste, là où elle vit depuis 1982 ? Peut-être, si le voyage de Jane avait pour destination un exercice de mémoire, l’habitat de ce nouveau groupe à proximité de l’intime a, pour la suite du récit, sa part de sens.



Il faut, dans
RatKind, voir une réponse à un état général de la vie actuelle où la peur devient un véhicule de constitution identitaire et politique, avec le danger que cela présuppose. La désobéissance de l’un, qui a tenté de se faire voir sur les murs de la ville afin de confronter son image à celles des autres, devient pour sa famille le paradis inventé des peurs assumées.





À travers son voyage, et même dans sa mort, Jane s’est éprise d’une mission, celle de confronter ses peurs et de transcender la plus vertigineuse de toutes, la mort. L’image du rat comme véhicule d’une peur ambiante n’aurait pas pu être mieux choisie pour donner suite aux récits de Jane (ni le bureau d’assurance). La responsabilité qu’elle s’est donnée s’élargit, ici, au sein de cette communauté, quelque part issue de son inconscient.




Dans le bureau du PDG de la compagnie d’assurance, dont les reliques trainent encore, une image de ce chien que l’on a vu aux côtés de Jane est installée, comme si son cadre faisait abstraction de la chaise qui pourrait l’abîmer. Appartenant à la série de la mort de Jane, on y voit l’animal qui regarde le photographe, qui ne peut être que Jane, dans un décor où le temps est démultiplié par les 4 saisons qui composent le paysage. À ses côtés, le regardant du coin de l’oeil, un rat dans la neige. Ce portait en buste, de dos, la tête en trois quarts, correspond au langage visuel de Jane. S’il n’y a que l’image pour traverser la mort et les autres pour trouver sa sérénité, son dénouement ne peut être que … Jane dans la neige, impression numérique sur aluminium, prise et imprimée en novembre 2018.





Bonnie Baxter & Shawn David (aka HOAR), making the mural, November 21, 2018, MAC LAU
BONNIE BAXTER

Prints from the archives of Atelier de l'Île (1977 - 1998)
December 8th 2018 au February 10th, 2019

Visit Atelier de l'Île's website >



RATKIND
Laser engraved woodcuts

Atelier-Galerie A. Piroir
January 8th - March 2, 2019
Visit
Atelier-Galerie's website >
t: 819 322 6359


Bonnie Baxter sincerely thanks Jonathan Demers and the staff of the MAC LAU and for the immesurable contribution of all the artists, actors, technicians, freinds and students, and, of course, Boomer, Michel Beaudry, without whom the passionate adventure of this project would not be possible.

Bonnie Baxter is also thankful for the CUPFA professional development grants which she has received from the University of Concordia.

Musée d’art contemporain des Laurentides
101, place du Curé-Labelle,
Saint-Jérôme (Québec) J7Z 1X6

www.museelaurentides.ca

Telephone : 450.432.7171

communications@museelaurentides.ca